dimanche 30 septembre 2012

cattle man !

Depuis un mois environ, des vaches ont fait leur arrivée sur la ferme à mon grand bonheur. La ferme ne fait le plein de son feedlot uniquement sur la période Septembre-Avril en gros, le reste du temps étant déjà assez chargé. Chose assez drôle c'est qu'ici la ferme possède un tout petit feedlot, enfin 800 vaches présentes quand même, tout est relatif... Au total ce sera entre 2000 et 3000 têtes de bétail qui passeront par la ferme jusqu'au printemps prochain. Les animaux arrivent dès leur sevrage et sont donc âgés de 4 à 7 mois environ à leur arrivée. 
Ça me fais du bien de bosser depuis quelque temps sur les animaux, ça me manquait un peu le contact de la chair animale...




Les trois catégories d'animaux qui arrivent sont les suivantes : 
  • heifer : génisse
  • steer : mâle castré (boeuf)
  • bull : mâle non castré (taureau)
Dès leur arrivée, les animaux subissent un tas de piqûres, injection en tout genre... en fonction de leur catégorie. Ils sont ensuite nourris au maïs ensilage, foin et céréales de la ferme pour complémenter. Au printemps, ils partent au feedlot voisin possédant près de 60 000 bovins pour être finis d'engraisser avant l'abattoir. 


Mon boulot est d'aider Willie, le "chef élevage" sur la ferme dès qu'il y a une arrivée d'un nouveau lot. Au programme, bouclage, piqûres et injection en tout genre (hormones et vaccins), castration et prise de sang. J'ai beau aimer beaucoup l'élevage, là c'est un peu l'industrie et je deviens un robot en fin de journée après avoir passé plus de 100 bêtes par jour. 
Autre chose à savoir c'est que la race majoritairement présente dans les feedlot est l'Angus que ce soit les Red Angus ou Black Angus. 

Et pourquoi cette race me dirait vous ? Tout simplement parce que c'est une des seules races mondiales à être exclusivement "sans cornes". Les animaux de cette race ne possèdent pas de cornes, ce gène étant dominant, croyez-en mon étude là dessus lors de ma période étudiante comme ingénieur à l'ISA de Lille !!. Les mères sont donc inséminées avec des races dites "amélioratrices" et le gène "sans cornes" étant dominant, la descendance ne possédera pas de cornes et aura reçu une partie des qualités du taureau. Bon là on part dans des cours de génétique et tout, je risque de vous perdre un peu ! 

Autre aspect important, les Angus ont une capacité à prendre du poids rapidement; bien aidé également par les hormones (interdites en France) et injectées dans la bête. 





Mon boulot consiste à boucler les animaux, leur faire 2 piqûres de mon coté, et une injection, Willie faisant également 2 piqûres est une injection d'hormone dans l'oreille. J'aide également à la castration à l'élastique quand ce sont des taureaux. Boulot sympa mais qui te démoralise un peu à la fin de la journée quand tu vois tout ce que ces bêtes injectent en si peu de temps ! Après, je me dis qu'elles reçoivent tout d'un coup et après elles sont "tranquilles"...


Du coup, bah je me sens un peu comme un vrai cow-boy.....





Et voilà ce que ça donne un feedlot vu d'en haut...





Cette conception de l'élevage est quand même très spéciale et je préfère nettement voir des belles Charolaises se régaler de l'herbe de Fresnay-le-long ou de la luzerne ou des Normandes sous un pommier...

Adios ! 









Les semis de blé !

Les semis de blé se terminent ici, c'est l'occasion de vous raconter comment ça se passe ici. Une fois encore et sans redire toujours la même chose, bah c'est bien différent de la France ! 

Cette année, les rendements furent catastrophiques, ce qui n'a pas empêché les boss de la ferme de décider de semer encore plus de blé que l'année dernière. En effet, cette année ce sont près de 15 000 acres (près de 8000 ha) qui ont été semé. La ferme a investi près de 2 Millions de $ cette année pour des nouvelles capacités de stockage, un séchoir tout neuf et cela malgré la crise actuelle et les rendements catastrophiques depuis 2 ans maintenant. 


La ferme possède trois semoirs : 
  • un semoir à disques de 60 foot (18m)
  • un semoir à disques de 40 foot (12m)
  • un semoir à socs de 40 foot (12m)

C'est sur que ça change des combinés de semis de 3m français....Le plus gros des semoir est tiré par un John Deere articulé, un 9530 de 530 chevaux, les deux autres étant tirés par des 8345. Tous les tracteurs sont équipés de GPS, ce qui facilite grandement le semis et pas besoin de traceurs. 

La ferme est en no-till, c'est à dire qu'ils ne travaillent pas le sol du tout. Les semoirs à disques sont utilisés pour semer derrière le sorgho ou le maïs alors que celui à socs sert à semer derrière les jachères où les résidus sont moins importants. Je reste persuadé qu'il y a des choses à faire en France qui s'en rapprochent ! Mais apparemment en France on aime cramer du fioul à passer deux ou trois fois avant de semer alors qu'il y a des choses géniales à faire en gestion de couverts végétaux et semis direct ! avis aux amateurs ...






Mon boulot pendant ces semis c'est de conduire les camions de semences pour amener directement en plaine pour remplir les trémies des semoirs et également amener du fioul pour les tracteurs. Les tracteurs sèment en moyenne 150 à 200 ha par jour, ça laisse réveur... Ils sèment en moyenne à 70-80 pounds par acre. Après mes calculs d'ingénieur pour obtenir une conversion en kg/hectare j'en arrive à environ du 80 kg à l'hectare. Les semis ont été effectué dans une poussière monstre pour la plupart du temps, il n'a pas plu ici depuis très très longtemps et l'humidité du sol est quasiment absente et il a fallu semer à près de 7 cm de profondeur par endroit pour atteindre cette humidité du sol. 







Les semis auraient du se terminer ce samedi mais une pluie énorme pour le Kansas (25mm) a retardé l'échéance. Cette pluie est selon mon patron "une pluie à 1 Million de Dollar". Il faut dire que c'était la sécheresse depuis mon arrivée en Avril, alors prendre 25 mm de pluie d'un coup c'est de l'or pour le blé tout juste semé. 

Sur la ferme, il ne reste que la moisson du Sorgho à effectuer et je serais bon pour rentrer en France ! 

A bientôt tout le monde ! 

weekend à Sedan


Le weekend dernier, je suis allé à Sedan, non pas le "Sedan" dans les Ardennes avec les sangliers et tout ça, mais Sedan dans le Sud-Est du Kansas, près de l'Oklahoma. Les parents de Kira, femme de Luc, vivent ici et possèdent un ranch avec près de 50 chevaux actuellement. Ce ranch intitulé "Rainbow Meadow Ranch" est en fait un refuge de chevaux abandonnés. En effet, il faut savoir que, contrairement à la France, le cheval ne se mange pas aux USA. Il n'y a pas de boucherie chevaline et d'un point de vue personnel je trouve celà tout à fait normal, manger du cheval étant une chose qui me choque. Donc, c'est bien d'interdire d'abattre des chevaux mais le problème est qu'il y a beaucoup de chevaux abandonnés aux USA. Bon, dans la plupart des Etats, ils peuvent gambader dans les vastes plaines et manger où bon leur semble. Ce ranch est donc un refuge pour chevaux abandonnés, retraités où accidentés. Les parents de Kira, Karen et David s'en occupent quotidiennement aidés par des bénévoles également le weekend. 

Le Samedi, on a aider à monter des barrières pour les chevaux, sympa de bosser avec de la verdure, des collines et des arbres près de soi, ça change vraiment des plaines de Scott City ! 



En fin de journée, on a été visiter "La petite maison dans la prairie", là où vivait la famille Ingalls et tout comme dans le temps. Sympa de voir une réplique de la maison où ils vivaient tous les 4, je pouvais imaginer le bon vieux Charles couper du bois pour l'hiver ! 






Le soir venu, David le père de Kira et ancien Marine nous a proposé d'aller essayer l'arsenal d'armes à feu qu'il possède chez lui, et là ce fut un vrai plaisir de manier des pistolets, fusils à pompes ou toutes sortes d'engins ! 













Le dimanche matin, c'était messe pour tout le monde. Bon, bien que je ne sois pas croyant du tout, je me suis rappelé de ce que me dis toujours mon papa : "quand tu vas dans un pays étranger, il faut aller au moins une fois dans un cimetière et à l'église" et c’est vrai que c'est assez révélateur d'un pays. 
Ici, les gens sont protestants pour la plupart, et la messe est assez...comment dire...réconciliante avec la religion. C'est une vraie kermesse dans l'église, le pasteur est habillé en jean santiags et polo, ça chante tout le temps, ça balance des vannes entre le pasteur et les personnes dans l'église, c'est vraiment une vraie période de retrouvailles et c'est assez sympa de voir ça, ça change des messes catholiques intégristes en France avec les prêtre et leurs "costumes". Ici, c'est dans un esprit de rencontres, de partage, et c'est bien mieux comme ça. 

Un weekend bien sympathique qui a permis de recharger les batteries pour attaquer les dernières semaines aux USA ! 

samedi 15 septembre 2012

Moisson du maïs !

La moisson du maïs 2012 à Scott City est finie depuis jeudi dernier...

Bon, ce ne fut pas une année exceptionnelle, loin de là mais c'était intéressant de voir ça ici, une chose de plus sur ma check list ! 





A cause de la sécheresse cette année, les rendements étaient vraiment misérables. Malgré tout, il a fallu moissonner tous les champs car les patrons ne voulaient pas qu'il y ai des repousses de maïs dans les cultures de l'année prochaine et également pour des questions d'assurances ; ces dernières n'indemnisant que si les champs étaient moissonnés. 


Les batteuses pour le maïs sont équipées de cueilleurs 12 rangs et il n'y avait que 3 batteuses sur les 6 de la ferme qui étaient équipées. Dans les champs les plus creux, les batteuses faisaient du 12ha à l'heure pour vous laisser imaginer la vitesse d'avancement...levier à fond parfois, soit du 11 miles/heure (15 km/h)



































Ma mission pendant cette moisson du maïs était tout comme pour le blé de conduire les camions et d'acheminer le maïs à la ferme. C'était bien agréable de retrouver le confort des gros Peterbilt après avoir passé plus de 15 jours dans les camions d'ensilage beaucoup moins confortables ! 




Cette année, les patrons ont investi dans un séchoir à maïs et des nouvelles cellules de stockage, montant de l'investissement : près de 2 millions de dollars...On a donc pu moissonner du maïs à plus de 20% d'humdité, le but étant de le ramener autour de 15 à 16 % pour le stockage en cellule. 




Le bon petit lunch du midi, une pause incontournable mais je commence à en avoir marre de manger cela tous les midis depuis le mois d'Avril. En revenant, un simple plat de pâtes carbonara à midi me rendra tellement heureux ! 

Prochaines étapes, la moisson du sorgho grain puis des tournesols...